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Mise à l’honneur d’actions sociales et altruistes en faveur des agriculteurs en détresse
Le Prix Agrisano a été décerné le 28 avril 2017 à Berne, dans le cadre de la séance de la Chambre suisse d’agriculture. Il distingue l’association «Bäuerlicher Sorge-Chrattä» et le pasteur Pierre-André Schütz pour leur engagement social et altruiste.
Pour la première fois, le prix Agrisano a été décerné dans deux catégories: les particuliers (personnes physiques) et les institutions (personnes morales). «Nous avons décidé de récompenser l’association «Bäuerlicher Sorge-Chrattä» et le pasteur Pierre-André Schütz pour leur engagement, depuis de nombreuses années, en faveur des agriculteurs en détresse», a déclaré Christine Bühler, la présidente du jury, dans son éloge à l’occasion de la remise du Prix Agrisano à Berne. La cérémonie s’est déroulée dans le cadre de la séance de la Chambre d'agriculture de l'Union suisse des pay-sans. Quelque 100 représentants agricoles de toute la Suisse étaient présents.
Comme en 2015 déjà, le jury a eu beaucoup de mal à départager les candidats lors de cette deuxième édition, a indi-qué Christine Bühler. «Nous avons reçu plusieurs candidatures très intéressantes au Prix Agrisano.» C’est avec une joie d’autant plus grande que Pierre-André Schütz, pasteur et aumônier de 68 ans, a appris que le choix du jury s’était finalement porté sur lui dans la catégorie personnes physiques. «Je ne m’attendais pas du tout à cet honneur», a dé-claré le pasteur et ancien agriculteur d’Autavaux, qui s’est vu attribuer le prix Agrisano doté de 5000 francs. «Ce prix m’encourage», a-t-il ajouté. Lui-même soutient, depuis des années, des agriculteurs en difficulté et entoure par tous les moyens les personnes qui ne savent plus quoi faire, ni comment faire face à leurs soucis. Pierre-André Schütz a lui-même vécu cette détresse. Après un burn-out à 51 ans, il a complètement changé de vie: il a étudié la théologie et s’est engagé ensuite comme pasteur et aumônier, depuis janvier 2016 dans le cadre du Service de l’agriculture du canton de Vaud pour agriculteurs en détresse. Aujourd’hui, il s’occupe de plus de 80 familles. Il n’est pas facile de prendre soin de tous leurs soucis. C’est pour cela qu’il a lui-même aussi un aumônier, un meilleur ami, comme il l’appelle. «Il m’aide à porter le fardeau.»
Les agriculteurs en difficulté trouvent aussi du réconfort auprès de l’association Sorge-Chrattä, à Appenzell Steinegg. Quatre femmes – Lydia Fässler-Ulmann, Berta Amgarten, Inge Schmid et Annemarie Wyrsch – ont fondé cette associa-tion il y a plus de dix ans. Depuis, elles proposent leur aide aux familles d’agriculteurs en détresse. «Cette initiative altruiste de Suisse alémanique nous a convaincus», a déclaré Ueli Tobler, l’un des cinq membres du jury, dans son éloge avant de remettre aux quatre femmes le Prix Agrisano doté de 15 000 francs dans la catégorie personnes mo-rales. « Nous en sommes ravies », a fait savoir la directrice Lydia Fässler-Ulmann, qui s’engage avec beaucoup d’ardeur pour les agriculteurs nécessiteux. Beaucoup de familles paysannes en détresse l’appellent. Les entretiens sont souvent longs. «Elles veulent parler de leurs problèmes, il est important de les écouter», a-t-elle dit. Les quatre femmes ne se contentent pas d’écouter. Elles récoltent aussi des fonds pour les nécessiteux. «Rien qu’un colis, avec des chaussettes, des bonnets ou des pullovers tricotés, peut faire des miracles», explique Inge Schmid. Francis Egger, le président de la Fondation Agrisano, a souligné à cet endroit: «Ces personnes qui œuvrent dans l’ombre méritent reconnaissance et valorisation. En effet, l'ampleur des initiatives sociales et désintéressées dans l'agriculture est considérable.» D’où l’importance du Prix Agrisano, qui récompense les actions de ce genre dans l’agriculture.